Bien que l'amendement A2 de la norme ISO 14001 soit prévu pour une publication début 2026, nous pouvons d'ores et déjà vous transmettre les évolutions à venir.
Cet amendement ne bouleverse pas les fondamentaux du système de management environnemental, mais constitue une évolution significative, apportant des clarifications, des compléments et des ajustements structurants.
Parmi les apports notables, on retrouve :
• une clause sur la gestion du changement
• une nouvelle étape d'identification des situations d'urgence
• une explicitation d'enjeux environnementaux spécifiques à intégrer dans l'analyse : biodiversité, disponibilité des ressources naturelles, niveaux de pollution et changement climatique.
Il ne s'agit pas de nouvelles exigences, mais plutôt d'un renforcement de la cohérence, de la lisibilité et d'une prise en compte plus précise des enjeux environnementaux contemporains, dans la continuité des démarches RSE et du cadre réglementaire.
Ce qu'il faut retenir des principales évolutions
Clarification de la notion de cycle de vie
Afin d'intégrer plus finement les impacts à toutes les étapes : conception, fabrication, usage, fin de vie. Cela permet de mieux couvrir l'ensemble de la chaîne de valeur.
Planification
Ce chapitre est restructuré pour renforcer la cohérence entre l'identification des « aspects et impacts environnementaux » et les « risques et opportunités ».
Deux nouveautés :
• une clause dédiée à la gestion du changement
• une étape supplémentaire pour identifier les situations d'urgence potentielles.
Intégration d'enjeux environnementaux spécifiques
L'analyse environnementale devra intégrer explicitement certains enjeux majeurs :
• biodiversité
• ressources naturelles
• pollution
• changement climatique
• santé des écosystèmes
Cela permet de mieux aligner l'ISO 14001 avec les attentes sociétales et réglementaires actuelles.
Alignement avec la logique de double matérialité
L'amendement introduit une approche croisée de l'environnement :
• d'un côté, comment l'organisation impacte son environnement (atténuation)
• de l'autre, comment l'environnement affecte l'organisation (adaptation)
Cette logique est inspirée de la norme ISO 26000 et de la réglementation européenne sur la durabilité, renforçant la convergence entre management environnemental et reporting extra-financier.
Évolutions terminologiques et allègement documentaire
• Le vocabulaire est retravaillé : par exemple, le mot fulfillment est remplacé par meeting pour mieux refléter les intentions de la norme.
• Concernant la documentation, il est désormais demandé que les preuves de conformité soient disponibles, et non plus nécessairement conservées systématiquement.
Chaîne de valeur et maîtrise opérationnelle
L'amendement précise le rôle des prestataires et fournisseurs externes.
• La notion de processus externalisé est abandonnée au profit de formulations plus concrètes.
• L'organisation reste responsable de l'ensemble de sa chaîne de valeur, y compris pour les produits ou services fournis par des tiers.
Alignement avec les autres normes (ISO 9001 notamment)
Le chapitre sur l'évaluation des performances est réorganisé, notamment le paragraphe 9.3, pour intégrer une logique similaire à celle de l'ISO 9001 :
• distinction claire entre les données d'entrée et les données de sortie dans les revues de direction.
Et maintenant ?
Les organisations peuvent d'ores et déjà anticiper ces changements. Aucune refonte radicale n'est nécessaire, mais une mise à jour stratégique du SME est recommandée, afin :
• d'intégrer les nouveaux attendus
• de renforcer le lien avec les enjeux climatiques et sociétaux
• et d'assurer l'alignement avec les exigences réglementaires à venir.